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Y a-t-il un progrès dans l'éveil par José Le Roy

Une des critiques qu'on m'adresse parfois quand je présente la voie directe de la Vision Sans Tête - notamment dans les milieux spirituels traditionnels - c'est que la vision du vide, la découverte de la vacuité est tout au mieux un premier pas dans la bonne direction mais certainement pas l'éveil complet, parfait dont on parle dans les traditions spirituelles. On me dit parfois : "Si tu étais vraiment éveillé, tu serais un être rayonnant d'amour !" Et manifestement, je ne rayonne pas tant que ça !

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En réalité, quand la vacuité est vraiment découverte , c'est-à-dire quand on réalise dans l'expérience que la conscience est au-delà du moi, alors toute idée de degré ou de perfection perd son sens. Car il est vu qu'il n'y a plus de chercheur spirituel; il est vu que la Vacuité (ou le SOI) est hors du temps et qu'elle échappe donc à tout progrès temporel.

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Quand la vacuité est reconnue, elle est reconnue. Comment pourrait-elle être plus vide? Comment la conscience parfaitement éveillée pourrait-elle être plus éveillée qu'elle ne l'est ?

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Ces attentes d'un progrès sont encore un moyen de ne pas voir sa vraie nature. "Oui c'est vide au-dessus de mes épaules, mais".... Ce "mais" est terrible car il empêche de s'abandonner à la profondeur de la Vision.

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Sans doute peut-il y avoir un progrès dans la façon dont l'individualité humaine est affectée par la vacuité : plus ou moins de peur, plus ou moins d'acceptation, plus ou moins de joie, plus ou moins d'amour...Oui, mais cela ne veut pas dire que vous voyez mieux votre vraie nature, ou que vous êtes plus éveillé, mais simplement que vous résistez moins à cette évidence de votre vraie nature.

L'éveil au début au milieu et  à la fin (bien qu'il n'y ait ni début, ni milieu, ni fin) c'est de revenir à l'expérience de la Vacuité.

Comme l'écrivait Douglas Harding :

 

"Maintenant la leçon ardue et essentielle est d’acquérir le goût d’une vérité entière, de s’y fier, d’accepter l’état de Vide et de totale Pauvreté. Car c’est de cet état seulement que peuvent jaillir d’inépuisables richesses, en temps voulu – mais beaucoup plus vite à partir du moment où on commence à y renoncer."

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