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Comme un océan translucide et immuable  par José Le Roy

Longchenpa, maitre dzogchen du 14 eme siècle, décrit ici l'expérience même de la vraie nature de l'esprit.

C'est en retournant son regard en lui-même ("je jetais un regard ardent sur cette pure conscience en moi-même") que Longchenpa s'éveille à sa vraie nature.

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Ni être, ni non être, ni présence, ni absence ("il n'y avait rien qui ressemblât à une présence ou à une non-présence"), la pure conscience est comparable à un ciel ouvert où les apparences surgissent.

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Retourner son regard, inverser la flèche de l'attention vers Rigpa (la pure présence), tel est le geste intérieur pour basculer dans l'expérience même de la concience nue.

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Cette pure présence n'est ni ceci, ni cela ("il n'y avait rien de tel comme être ceci ou n'être pas cela"), elle se tient en elle-même et contient tout en elle, apaisée, autoétablie, parfaite.

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Coïncider avec la présence, c'est aussi voir le mental s'apaiser dans la clarté de la conscience ("l'agitation de l'esprit et les événements mentaux ont disparu").

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Sans rien faire, juste reposer dans la clarté de l'Ouvert.

jlr

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Longchenpa

 

"Dans cet état où la conscience pure dans son rayonnement était au-delà de tout concept et où la conscience pure irradiait dans son plaisir, je jetais un regard ardent sur cette pure conscience en moi-même dans cette expérience la plus dépouillée de plaisir, de rayonnement et de non-division (pas de concepts), il n'y avait rien qui ressemblât à une présence ou à une non-présence.

Dans la pure facticité de cette pure conscience en moi, irradiante et ouverte, il n'y avait rien de tel comme être ceci ou n'être pas cela, ou d'existant ou de non existant.

Cette pure conscience,  au­-delà des mots et pensée, indescriptible par des analogies, se présentait tout comme un océan translucide et immuable ; c'était comme l'immense étendue du ciel, continue et impassible.

Cette pure conscience en chacun de nous, dans laquelle l'agitation de l'esprit et les événements mentaux ont disparu, se rencontre comme le fon­dement de la raison d'être, Mahamudra, connaissance primordiale intrinsèque, et on la dénomme aussi Dzogs-pa Kempo".

Longchenpa, H. Guenther, Kindly Bent to ease Us,  : Méditation Dharma Publishing, Emeryville, 1976

Anthologie de l'extase, Albin Michel

 

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